samedi 4 décembre 2021

4 décembre


je suis sûr que si j'avais voulu, j'aurais pu être quelqu'un

je me félicite du contraire

sur fb, le 4 décembre 2016

Les objets culturels sont transformés en objets consommables et le risque est de les voir détruits dans leur nature même d’objets culturels. Modifiés en vue d’une reproduction, d’une mise en image, ils ne permettent pas à la culture de se répandre : ils la font plutôt disparaître au profit des loisirs qui s’y substituent. Une pièce de grand auteur devient alors matière à simple divertissement ou moyen éducatif. Les grands auteurs se trouvent alors enterrés pour de bon derrière ces versions divertissantes de leurs œuvres initiales.

Hannah Arendt, La crise de la culture, sa portée sociale et politique (1961)


"Je suis pour la pluralité des positions. Est-ce qu'on peut faire le parti de ceux qui ne sont pas sûrs d'avoir raison ? Ce serait le mien."

Albert Camus, Dialogue pour le Dialogue (Actuelles I, 1948)

VIVENT LES HOMMES - GÉRARD MANSET - LA MORT D'ORION

jeudi 2 décembre 2021

2 décembre

Ce sein qu’il avait tété dans une vie antérieure, voici maintenant qu’il prend du plaisir à le caresser. Il jouit aujourd’hui de la matrice même par laquelle il était venu au monde, dans une vie antérieure. Celle qui fut autrefois sa mère est aujourd’hui sa femme, et celle qui est maintenant sa femme fut une mère autrefois et le sera de nouveau. Celui qui est aujourd’hui son père sera une nouvelle fois son fils, et celui qui est maintenant son fils sera une nouvelle fois son père. C’est ainsi que les âmes individuelles de ce monde vont et viennent dans la roue des naissances et des morts (Samsara), comme un seau attaché à la roue d’un puits, et s’ébattent dans les trois mondes (27).Yoga Tattva  Upanishad (Upanishad des principes essentiels du Yoga)

Traduite et annotée par M. Buttex d’après la version anglaise de K. Narayanasvami Aiyar


"J'insisterai seulement sur le fait que c'est justement cette impossibilité, dans l'introspection, d'une distinction nette entre le sujet et l'objet qui créé la latitude nécessaire pour que la volonté se manifeste." Niels Bohr, Physique atomique et connaissance humaine.


" Pourquoi ne se suicide-t-on pas ? Parce qu’il faut prendre le train, parce que quelqu’un appelle au téléphone, parce que la cloche sonne pour le diner. Rousseau avait tenté vingt fois de se jeter dans l’étang de Montmorency. « Pourquoi ne l’avez-vous pas fait » lui demanda Diderot

« - J’ai mis la main dans l’eau… et je l’ai trouvée trop froide, » lui dit Rousseau au bout d’un temps d’hésitation. C’est ce qui prouve que l’eau tiède est bien plus agréable. 

Et pourqui se suicide-t-on ? Par pudeur ; par orgueil, par modestie, par discrétion, par peur de la mort ou des gendarmes ; par lassitude, par vengeance, par plaisir, pour embêter le voisin, ou par curiosité. L’homme-torpille, par patriotisme. Le britannique par spleen. Un écossais se pendit : « trop de boutons à boutonner et déboutonner, je me tue ». C’est une très bonne explication. Il y a trop de boutons dans la vie. Et peut être pas assez de souliers. Ou bien pas assez de métatarses. Certains journaux prétendirent en effet que la femme-tronc s’était tuée par dépit de ne pouvoir porter comme toutes les femmes, les chaussures d’art de Mr Lepicart. Et qui se suicide ? Un peu tout le monde. On se tue pourtant davantage dans les pays où il y a trop de confort. »

Alexandre Vialatte, in Dernières nouvelles de l’homme (chronique du Spectacle du monde)



"Comme un voyageur égaré qui s’avance dans une neige qui, à chacun de ses pas, s’accumule devant lui, devient de plus en plus dense et fait obstacle à sa marche, ainsi la parole éprouve, selon le degré de sa progression, la densité croissante du silence et l’incommensurable mesure de l’absence. Parvenue aux confins de son royaume, à la limite des mondes, épuisée, elle tombe dans la neige et s’y ensevelit comme dans un linceul. Et c’est alors qu’elle sait – elle ne sait rien, elle ne sait que ce rien – ce dont elle ne peut parler, et qu’il lui faut taire."

mardi 30 novembre 2021

Alice P. 52

30 novembre

 

Aubrey Beardsley drawings from an edition of "Lysistrata" published in 1896

"Hélas ! ce qui vient, c'est l'époque de l'humanité méprisable entre toutes, qui ne saura même plus se mépriser elle-même.

Voici, je vais vous montrer le Dernier Humain :

« Qu'est-ce qu'aimer? Qu'est-ce que créer? Qu'est-ce que désirer? Qu'est-ce qu'une étoile? » Ainsi parlera le Dernier Humain, en clignant de l'oeil.

La terre alors sera devenue exiguë, on y verra sautiller le Dernier Humain qui rapetisse toute chose. Son engeance est aussi indestructible que celle du puceron-, le Dernier Humain est celui qui vivra le plus longtemps.

« Nous avons inventé le bonheur », diront les Derniers Humains, en clignant de l'oeil.

Ils auront abandonné les contrées où la vie est dure ; car on a besoin de chaleur. On aimera encore son prochain et l'on se frottera contre lui, car il faut de la chaleur.

La maladie, la méfiance leur paraîtront autant de péchés ; on n'a qu'à prendre garde où l'on marche ! Insensé qui trébuche encore sur les pierres ou sur les humains!

Un peu de poison de temps à autre; cela donne des rêves agréables. Et beaucoup de poison pour finir, afin d'avoir une mort agréable.

On travaillera encore, car le travail distrait. Mais on aura soin que cette distraction ne devienne jamais fatigante.

On ne deviendra plus ni riche ni pauvre; c'est trop pénible. Qui donc voudra encore gouverner? Qui donc voudra obéir? L'un et l'autre sont trop pénibles.

Pas de berger et un seul troupeau ! Tous voudront la même chose, tous seront égaux; quiconque sera d'un sentiment différent entrera volontairement à l'asile des fous.

Jadis, tout le monde était fou », diront les plus malins, en clignant de l'oeil.

On sera malin, on saura tout ce qui s'est passé jadis; ainsi l'on aura de quoi se gausser sans fin. On se chamaillera encore, mais on se réconciIiera  bien vite, de peur de se gâter la digestion.

On aura son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit; mais on révérera la santé.

« Nous avons inventé le bonheur », diront les Derniers Humains, en  clignant de l'oeil. »


E’ una tempesta anche la tua dolcezza.

Il y a une tempête dans ta douceur

Eugenio Montale

Photo Uncredited and reworked still from the original Lumiere Brothers film "Danse Serpentine"

Loïe Fuller as blurred figure in room.1890-1900

funambuler entre honte et fierté

sans prétention

page 52

.. Depuis le temps que l'on dit que l'argent est la racine de tous les maux, on devrait s'en débarrasser d'un seul coup d'un seul.

Prenez les gens qui vivent dans le monde aujourd'hui, m'a dit McLuhan.  Mettez-les debout. Entassés, ils tiendraient dans le métro de New York. 

J'ai demandé au dermato pourquoi les dermatos étaient si médiocres.   "Oh", dit-il, "nous ne sommes pas pires que les autres médecins : c'est seulement qu'on peut voir les résultats."

..


Brandalism

http://brandalism.ch 



Ester Brinkmann - La conscience du neant

mit Herr Doktor Emil Cioran

dimanche 28 novembre 2021

Fog (Devil's Island Mix)

sortir

 



The Books - Playall (full DVD)

Tango, Zbigniew Rybczynski(1981)

abus de bien


qui redoute d'être abusé-e devrait veiller à ne pas s'abuser soi-même
Ceux qui ne sont pas conscients de marcher dans l’obscurité ne chercheront jamais la lumière (Bruce Lee)
Quand je serai vivant, je veux être méduse! Comme Dieu!
« … parce qu’il y a – nous voici au nœud de la question – une idée directrice que tout le monde partage – sincèrement ou insincèrement -, l’idée que la pauvreté est le plus grand malheur du monde, et que donc, à la culture des classes pauvres doit se substituer la culture des classes dominantes … C’est je crois, l’erreur historique de notre modernité »
Pier Paolo Pasolini, Lettres Luthériennes

Olivier GREIF - Sonate de Requiem Op 283 - Pascal AMOYEL et Emmanuelle B...