lundi 26 septembre 2022

test

 phosphène(s)



Une personne est ce qu’elle fait, et ce qu’elle ne fait pas, elle est sa manière, sa manifestation.

C'est le commencement qui est le pire, puis le milieu puis la fin ; à la fin, c'est la fin qui est le pire


C’est toujours la première / les gens du siècle :

Jeanne est née au creux du val de Bade à l’orée d’un siècle qui a perdu toute mesure et invente une époque qu’on prétend belle.. Chaque époque est sans mesure

Ce qui me sauve est aussi ce qui me perd.




Depuis l’enfance il sent qu’il n’a aucun droit, aucune légitimité ni aucune autorité au monde, il se comporte à l’exemple des animaux en périphérie des activités humaines, il sait qu’il est, au mieux, toléré parmi ses semblables et que sa place est au ban de toute société. Il n’a jamais exigé quoi que ce soit d’autrui, jamais été propriétaire de quoi que ce soit. D’une certaine manière, à sa façon si l’on peut dire, il s’en porte bien, et il pourrait presque dire, en paraphrasant JLG, qu’il est humble s’il se considère et fier s’il se compare. 


Tu es jaloux du portrait que Brian Eno fait de lui-même dans Lay my love :

I am the crow of desperation

I need no fact or validation

I span relentless variation

I scramble in the dust of a failing nation

I was concealed

Now I am stirring

And I have waited for this time.

I am the termite of temptation

I multiply and find my population

I am the wheel I am the turning

And I will lay my love around you.

I am the sea of permutation

I live beyond interpretation

I scramble all the names and the combinations

I penetrate the walls of explanation

I am the will

I am the burning

And I will lay my love around you.

I am the will

I am the yearning

And I will lay my love around you.


Comme le voyageur de Nietzsche, tu t’appliques à n’attacher ton cœur à rien de particulier..


Je suis soumis à l’injustice et la cruauté, j’ai compris qu’on ne compte pas pour ceux qu’on aime et que la justice et l’équiité sont de vains mots. Rien n’a de valeur sinon ce en quoi l’on croit, mais les croyances sont des œillères..




L’art n’est pas une affaire de goût, mais de nécessité, formule qui t’apparait lorsque vous allez jouer Sturmwetter en Espagne où vous rencontrez Anna Buitrago, La Ribot et la chorégraphe dont tu aimeras le solo au TCD où elle sort à poil en plein hiver dans la rue et discute avec les passants, ou peut-être ne fait-on que l’imaginer..

Cette formule te renvoie à la discussion durant Terroart sur « le mieux est l’ennemi du bien » à laquelle participe Pascal Magnin et un de ses amis. Pascal qui vient te voir lors de ta première hospitalisation à Belle Idée, qui a filmé Dance Run au stade du Bout du Monde et qui est dans Je Vous Salue Marie (vérifier avec l’extrait sur ton youtube-il faut laisser venir les associations libres, peut-être laisser l’inconscient guider l’opération et en profiter pour intégrer des infos apparemment hétérogènes..faire confiance laisser venir et intégrer, sans exclure les reflexions que génère le fait de questionner le processus, ce qui permet d’intégrer Xav l’ange gardien, qui rappelle que vous aviez comparé Nathalie et toi Hugo/Marek à l’ange de Théorème - donc ouvrir le texte y compris à exposer son existence, celle du texte, au réel donc. Passionnant non ? D’ailleurs que peut-il y avoir de plus passionnant que le réel ? Mais les pensées se bousculent et certaines sont masquées par d’autres et c’est bien dommage, il faudrait trouver comment en rendre compte! Ce n’est pas équitable, pas juste, parfaite démonstration du fait que le réel, c’est ce qui ne va pas !

« Le réel est l'impossible », que Lacan définit comme « ce qui ne cesse pas de ne pas s'écrire ». C'est dans la contingence, définie comme « ce qui cesse de ne pas s'écrire », que se situe le moment de rencontre avec le réel ; le réel est ce qui s'avère lorsque se produit la rencontre ( https://utpictura18.univ-amu.fr/rubriques/litterature-psychanalyse/reel-chez-lacan

Tu intègres un extrait du 3e discours de Rome dans une pièce de Fred Werlé, peut-être celui où tu mets aussi la voix d’Oscar, le fils qu’il a eu avec Chloé - comment s’appelle l’autre danseuse, ex Keersmaeker devenue baronne m’a appris Odile hier, qui a une fille que Fred a refusé de reconnaître, qui a racheté ton sampleur, qu’Anja connaissait par Sara, elles dansent ensemble dans ce trio filmé de Keers qu’on trouve sur le net.

Processus qui répond, en parties au moins, aux questions suivantes :

Comment intégrer les biographies des personnes que tu rencontres ? Voire des grappes de bios, genre la constellation Ballet Junior ? Dans un premier temps les rédiger et après on verra, se laisser diriger par l’écriture même qui révèle la rêvalité et le combat qui se livre à chaque instant pour exister, pour que tout ce qui peut être soit comme dit Gide.

Coq à l’âne - une chose en amène une autre - concept chorégraphique revendiqué par Martine Pisani.

La beauté du réel est infinie, c’est une explosion permanente de myriades de merveilles qui s’entrechoquent dans un univers microscopique autant que macroscopique, peut-être écrire peut en donner un vague aperçu, il n’y a pas d’erreurs, juste des options,des possibilités de points de vue multiples qui cohabitent à la manière du cubisme, qui juxtapose plusieurs axes, ce qui n’est jamais suffisamment explicite, mais comme toute innovation artistique ou autre permet d’avancer, ce que Benjamin nomme « le progrès », la transformation chère à Lavoisier, et à Anaximandre deux millénaires avant lui - ouvre la porte quitte à faire des courants d’air, car la lumière est belle et les courants d’air emportent la poussière et les phosphènes font des feux d’artifices - est-ce que les mères peuvent prendre place ici ? Celle d’Anja qui vient de mourir, de Foofwa qui a trouvée une toute petite place au cimetière des Rois le 7 septembre dernier, la tienne dont le visage des derniers mois de sa vie te hante sans t’effrayer ou te faire horreur, celle d’Odile qui va bientôt mourir, mais aussi Godard mort au début du mois presque en même temps que son camarade Alain Tanner, la reine d’angleterre et des milliers de connus et d’inconnues puisqu’il meurt 3 humains chaque seconde, bien moins que les animaux qu’on massacre pour les manger.

Faudrait-il revoir ce qui apparaît, je veux dire le re écrire pour lui donner une forme « acceptable, musicale, un rythme, une scansion, une structure, une norme, une légitimité que sais-je.. évidemment en l’écrivant tu te révoltes contre l’idée, mais peut-être est-ce absolument nécessaire ou au contraire la seule beauté réside dans ce chaos apparent même, qui sait..

Tu as à cet instant 3750 « amis facebook » très majoritairement identifiés comme féminins et tu trouves le féminin enviable dans plusieurs sens du mot, la beauté t’apparaît souvent féminisée, mais peut-être que cette pensée n’est pas féministe, grave question du moment..

Maintenant tu vas sortir de ton lit au dortoir de l’auberge de jeunesse où tu passes ces nuits de l’automne naissant qui t’émerveille et t’effraie comme tant de choses qui arrivent en vérité (qui sait?) dans le monde

Allez! Clope!


Tu sais, quand tu as la sensation d’être au coeur d’un flux d’une densité impensable de choses qui vivent dans l’infini et la permanence impermanente bouddhique, la merveille effrayance du réel, « the whole wide world »comme il l’appelle faute de mieux et Séni t’apparaît soudain dans la figure du passant que tu crois-es en tirant sur ta clope comme un fou que tu es, flemlard en plus, dégonflé, casse couilles, mais gentil comme dit Xavier, qu’en pense-t-il ?

Tout court à ta perte, et ton apaisement peut-être, par la même occasion de chute, encore faudrait-il pouvoir intégrer les images et les sons qui interfèrent viennent et disparaissent en même temps, apprendre à rendre compte de la totalité impossible et pourtant vraie à laquelle tu es tenu et lâché e oui laisse venir et tomber l’imprudence, merci Bashung, sois l’obstacle-organe que tu es sans pouvoir l’être et le non être, lâcher prise en saisissant le tout du rien que tu es, l’autre qui demande à naître rien en toi, l’humanité du non être, lieu tenant du Rien Absolu corrigeant une trajectoire inconnue, belle à disparaître en venant au monde, si grand, si grand..

Accepter aussi et surtout qu’apparaisse et disparaisse le tout du rien qu’est ce qui est

N’est-ce pas

C’est le nom de la compagnie de Bettina, avec qui tu as fait Invisible Me à Zürich en 2001 et chez qui tu as habité avec Léonard bébé sublime et Anja merveilleuse quand vous finalisiez Encore des Rêves avec Anne, Anna et Cornelia durant l’été 2000, à la Tanzhaus Wasserwerk au bord de l’eau comme son nom l’indique, rivière dans laquelle vous vous baigniez si agréablement hors du temps. Tu penses au needlepark où la ville distribuait des doses aux junkies perdus des années passées qui ne passent pas, à présent Philadelphie et partout nulle part, coeur broyée par la peine d’être au monde, on nous l’a assez dit, merci Ferré, et Daniel qui m’a fait entendre Il n’y a plus Rien dans son appartement près du porche à Nancy en 1978 à peu près, un peu après qu’il ait fait l’amour avec Véronique que tu as épousée en février 78 justement, et qui est morte il y a un an exactement à Angers des suites de la chorée héritée de son père et qu’elle a elle aussi transmis à son fils qui lorsqu’elle a réussi à lui avouer à décidé de rompre tout lien avec elle et qui à présent regrette et se réconcilie post mortem avec elle. 

Je n’ai pas su, pas voulu peut-être sans doute, t’aimer le temps que nous nous sommes aimé e s quand même, de 1974 à 1979, quand tu es partie retrouver tes parents, abandonnés, sans l’être, la preuve, et qui ont dû se trouver très malins de t’avoir récupérée pour que tu puisses épouser un gars bien, stewart à Air France avec qui justement tu as fait cet enfant qui t’a reniée quand tu as osé lui dire que tu étais atteinte de cette maladie affreuse dont ton père venait de mourir quand elle est venue t’en parler en 1998 à la Cité Internationale où tu travaillais à mettre en place un spectacle, mais lequel ? Peu importe, il y en a eu tellement, tant et tant, et pourtant si peu au regard de tout ce qui arrive en vérité dans le monde à chaque instant.

Tu aurais envie de truffer de virgules ces phrases que tu alignes sur le petit écran de ce téléphone acheté en 2014, peu avant que tu quittes la famille qui avais cru fonder et la Suisse où tu vivais depuis 15 ans à la peine indicible qu’il faudrait pourtant nommer.

Peu importe là aussi, si infime par rapport à la peine qu’endure le vivant inimaginable.

Laisse venir..

Cramés, les neurones, et le reste, ce qui reste, le silence.






Zéro heure 23 minutes, tourne la manivelle, voyez voyez la machine tourner.. Allez, dormez, ne les réveillez pas, petits poussins perdus sur la piste de danse que Perrine a quittée, pour justifier sûrement le titre de la pièce qu’elle voulait créer avec vous Je Voudrais Que Quelqu’Un e Prenne Toute La Place

La tienne Perrine, mais quelle est-elle à présent ?



  Vois là     voilà      voilée      virevolte. . .  .  .   .   .    .    .     .


N’est-ce pas cela que tu veux donner, laisser voir, transmettre, laisser affleurer, paraître, si jamais ?

Scarred by the scars of your stars au firmaman qui se meurt oubliée, tout s’oublie, c’est la vie.. à Dieu maman tu y es, rapatriée, feel like going home..

I tried and i failed and i’m tired and weary, Lord i feel like goin’ home.. hope you pardon me everything i done is wrong..

Tous les signes sont des blessures ouvertes sur d’autres signes, indéchiffrables mais que rien n’efface

Dieu partout et en tout et nulle part pour toujours et jamais

Merci

Have mercy

Ainsi

Sois tout

Et rien

Sois la soie

Demain, de main en main, j’crains plus rien. 

Manifester dévasté, désidéré, au ras des pâquerettes alouette

Je veille et je dors, j’écoute l’alouette et puis je m’endors

AhMen


T’es ma p’tit’ crevure me disait Jeanne avec suavité, moi je l’appelais mamie et pour moi elle était anglaise j’écrivais Jane. Quand on lui disait quelque chose qui lui semblait douteux elle répondait « lô gen  lou dian, lô fô lou creillan » les gens le disent, les fous le croient en patois franc-comtois. Elle roulait les r et disait souvent « ôieoua! » pour exprimer ses difficultés à arquer. Je l’ai aimée comme elle m’a aimé, inconditionnellement. Une fois je lui ai dit merde et elle a été choquée, j’avais 12 ans, je n’ai plus recommencé, pour ne pas lui faire de peine. Elle est morte avant que j’aie pu lui présenter Léonard, elle allait avoir 100ans, dommage elle t’aurait aimé comme elle m’a aimé et sûrement mieux que je n’arrive à t’aimer moi. C’est dur d’être impair, ça tient pas la route comme rôle, il faudrait inventer autre chose.. Nère peut-être , ça serait pas mal. De toute façon les non dupes errent c’est bien connu, et tant qu’à errer faudrait pas se gêner, et y aller sans arrière-pensée moralisatrice ou autre, sans préserver quoi. Parce que le père sévère yen a marre, ça a assez duré ces conneries. Le mien, enfin, le tien, il a fait fort dans le genre à gueuler, cogner, mépriser, dénigrer, rembarrer, tout rater. J’ai regretté qu’il ait mis si longtemps à accepter d’aimer, c’est arrivé trop tard. Mais je lui en veux pas, je lui ai pardonné, je crois que j’ai compris, un peu. Mais toi, t’as surtout pas voulu reproduire ça, alors tu l’as couvé ton p’tit, t’as été un papa poule, maboul, d’ailleurs il t’appelais papou, c’était doux, t’en es toujours fou, tant pis pour toi. Quand on aime on ne compte pas, pas du tout, et on s’en fout, puisqu’on est fou. C’est ça qu’est bien quand on est fou, on s’fout d’tout, de bout en bout, jusqu’au bout, et même après le bout, on va trop loin, toujours plus loin, anywhere out of this world. Tant pis, de toute façon, le pire n’est pas certain, c’est Calderon de la Barca qui l’a dit, alors! Celui qu’a dit que la vie est un songe d’abord, donc on fait comme on peut et vogue la barque, même sur le sable on s’arrête pas d’ramer, comme un con. Et en plus c’est moi, enfin.. toi quoi. 

Il est vraiment déjanté ce con, le pire c’est qu’il le sait. D’ailleurs, pour Injuria il a exigé d’être crédité en tant que Connard de Merde, pour la particule évidemment. Mais ça n’a pas duré. On a oublié, tout s’oublie, même si on sait pas pardonner. Tant pis, on fait avec, sans surtout, on a l’habitude. Et comme on est con ça passe inaperçu, comme une lettre à la poste, une lettre volée, mais pas comme papa dans maman ah ça non! C’est dégoûtant, pas d’ça Lisette! alouette

Je veille et je dors, j’écoute l’alouette et puis je m’endors. Bonne nuit! Je vais rêver de Maldoror : .. l’instant s’approchait, où j’allais, moi-même, me mêler comme acteur à ces scènes de la nature bouleversée..


Nous sommes les acteurs témoins d’un théâtre extrémiste, je connais le pouvoir des mots, je connais le tocsin des mots..


Silence


Évocation d’un texte magnifiquement écrit de et par Françoise Douay qu’elle lisait interprétait sur une cassette qu’elle t’avait envoyée en 1983, où la narratrice vit dans le désert et tombe sur un château au-dessus de l’entrée duquel se trouve un écriteau lumineux clignotant où l’on peut lire « seigneur » ou « saigneur » alternativement. Sur seigneur on vous ouvre la porte et sur saigneur on vous ouvre le ventre.. c’est une épopée exemplaire qui j’espère sera un jour connue de par le monde. C’est Jean-Pierre Turmel qui m’avait mis en contact avec elle, il l’avait lui-même connue en répondant à une annonce qu’elle avait passée dans Libération où elle proposait de rencontrer des hommes pour expérimenter certaines pratiques d’ordre sexuel, comme on dit bêtement.

Jean-Pierre, à qui tu avais écrit en 1977 après avoir trouvé la revue One Shot qu’il avait éditée où apparaissait le texte d’une chanson de Tom Rapp extraite du premier album de Pearls Before Swine, groupe mythique comme dit bêtement là aussi, le mythe était plutôt inconnu à l’époque comme l’est toujours d’ailleurs. Tom Rapp avait publié 9 disques, comme Buckley père avant de mourir, à l’époque, que tu avais trouvés en solde ici et là et dont tu étais et es toujours absolument fanatique, ton préféré étant These Things Too que tu as toujours rêvé d’en faire une reprise intégrale et avais enregistré une partie à l’époque où tu bricolais avec Laurent Pernice dans la cabane de jardin des parents de Pascale Paoli à Pavillons sous Bois. La chanson poème inaugurale est un texte politique d’une portée considérable :

Perfection of a kind was what he was after

The poetry he invented was easy to understand

He knew human folly like the back of his hand

He had an interest in armies and fleets

When he laughed respectable senators laughed at his feet

But when he cried the little children died in the streets

Après ces 9 disques il avait abandonné sa »carrière musicale » et s’était consacré à défendre les droits des opprimés en tant qu’avocat. Il a fait un nouveau disque en 1999 qui t’a « beaucoup déçu » évidemment.

Françoise quant à elle était professeure à la fac d’Aix, grande spécialiste de rhétorique, notamment des tropes, une pointure comme on dit toujours bêtement, comme tout ce qu’on dit finalement si on y songe 3 secondes. Une femme extraordinaire, merveilleuse, grandiose. Jean-Pierre aussi d’ailleurs, mais en homme..


https://youtube.com/playlist?list=PLZhOxZEWj883F2rf98JGvrxn12lfbQCjY