samedi 2 mai 2009

telle est notre matière première


détruire/jeter

23 mars 09


Des quelques naufrages qui ont sculpté la deuxième moitié de ma vie, je suis parvenu à épargner, en vue de travailler au numéro de l'amateur qui devait s'intituler "Détruire/Jeter", quelques revues-modèles que je traîne sans plus savoir qu'en faire depuis longtemps déjà. Comme un écho déformé de ce que je décrivais à l'entrée de Toulon, je trouve ici, dans la banlieue de Genève, une autre enfilade, plus foucaldienne : sur les bords de la Seymaz, qui servait de frontière entre Genève et la France, on a construit l'hôpital psychiatrique (Belle Idée, sans doute une forme d'humour typiquement suisse : une belle suisse idée…) l'hôpital gériatrique (Hôpital des Trois Chênes) et la prison (Chandolon, surnommée la gueule de la baleine, référence plus ou moins claire à Jonas). Il s'agit de mettre les déchets de la société humaine à une distance suffisante d'invisibilité.



j'aimerais beaucoup travailler sur cette ligne-là, je ne sais pas encore comment…

 

Antoine


24 mars

Cela me parait très riche comme ligne de trace à suivre. 

Suis à Londres pour quelques jours, à examiner de examinateurs d'oraux (!!??) et emailerai bientot plus longuement.

un autre indice sous la forme d'une question: Que faut-il faire de l' Amatator humanitas

Bizips


Et sans oublier tous les indices majeurs (pour moi) que fournira le Yu Gen à foison!

Je me recite (de manière un peu sentencieuse à nouveau, certes, mais aussi j'espère bien allumée, ce qui compense):

 

    La réalité dépasse souvent la fiction; et c'est en produisant une fiction à partir de, sur la base de, nos illusions, une fiction qui nous dépasse et nous élimine en tant que, dans la mesure où, nous ne sommes que des sujets illusoires, que nous finissons, paradoxalement, par mieux participer à la réalité.

    Le Yu Gen est le sentiment produit, comme "by-product", résidu hasardeux, dans ce mouvement où le sujet illusoire se voit dépassé, mis sur la touche, "fantomisé", (et devient ce que j'appellerai le sujet poreux, Homo porosus) par ses propres fantomes qu'il crée, et ceux qu'il ne crée pas mais qu'il rencontre par hasard dans ce mouvement, sur ce chemin, de la fictionalisation du soi.


Je pense qu'il faudra déshabiller l'Amatator humanitas jusqu'à arriver à sa "vie nue"...

 

Bizoups du BCBS

au bord du temps



                                 cahier de rien nocturne

Parfait, ce Yu Gen. D'ailleurs, il me fait penser à ce compliment fait à Foofwa par le journaliste du New York Times : "a master of nonchalance in control of his illusion". Tu traduirais ça comment, Siboun ? Ça me fait aussi penser à une chanson d'Einstuerzende Neubauten, Yu-Gung (Feed My Ego) (In English) Feed my ego! Feed my ego! Feed my ego! Let's get more vodka Russian vitamins I think we'll have to go back there I think the guy's already gone to bed Definitely! Never! Draw! Never sleep! All lies! Powdered pleasures! Telephone! Draw! Don't you hear it? A fixed idea darts through the room Riemenschneider carves it on the whorls of my brain dowels itself into my head later on you can hang shelves on it, or Draw! Telephone! But really now, tell me, can't you hear that? Draw! That burns like crazy! Feed my ego! Feed my ego! Feed my ego! I am the whole Chinese people and YuGong can move mountains and everything is important what are we talking about the whole time?Draw! Ssssh! Numb your ideals numb your ideas or simply your teeth in my mouth anyway it's all gone rotten and my nose has direct access to the brain I'm 6 m tall and everything is important I'm 9 m tall and everything is more than important I'm 12 m tall and everything is inconceivable feed my ego!feed my ego! Feed my ego à gogo Draw! I am the whole Chinese people and Yukong can move mountains I am 6 m tall I am 9 m tall I am 12 m tall and feed my ego feed my ego feed my ego tonight! Never sleep all lies Powdered pleasures
S'agit-il du même ?

Et puis, ma part de fiction du jour : on trouve, en Suisse, des éphémérides de diverses tailles, très peu chers, et qui recèlent, au verso de chaque jour, une citation. En date du 23 mars 2009, on peut lire : "Que celui qui n'a pas traversé ne se moque pas de celui qui s'est noyé. Proverbe africain".

D'accord pour la vie poreuse et nue, quant à l'humaine nature, peut-on penser que l'horreur seule est humaine ?
à plusssss.

a.
Antoine

lundi 27 avril 2009


il doit aussi y avoir en lui une part d'ambivalence sexuelle, une angénuïté qui peut faire croire au désir informe. L'amateur est paritaire, il est épicène sans mise en scène…
on s'y perdra en temps (le pluriel aussi est épicènique) voulus!
la chose même, en somme.

Antoine

De : Philippe
À : Antoine ; Mireille ; Véronique ; Bruno ; Didier 
Envoyé le : Jeudi, 19 Mars 2009, 19h56mn 03s
Objet : 3 indices

indice 0666 :
« Commençons par ne parler de rien,
nous finirons par tout dire. »
Bruno Sibona, citant Eugène Savitzkaya, UFMG, Brésil, le 22 juillet 2002
(voir Eugène Savitzkaya, "En vie", Les Éditions de Minuit, 1994, p. 122)

ind. 0162 :
« Oui, mais je continue de me convaincre qu'il faut en faire (du cinéma). Il me semble que nous sommes peu à éviter soit le cynisme, soit le poids de trop de connaissance. La joie de la découverte n'est pas dans l'époque et ça me manque parce que j'ai grandi dans cette idée de la joie. »
Interview Bertrand Bonello, artpress n° 349, oct. 2008, p. 43

ind. 1428 :
« L'image contemporaine se caractérise précisément par son pouvoir générateur ; elle n'est plus trace (rétroactive), mais programme (actif). »
Nicolas Bourriaud, "Esthétique relationnelle", les presses du réel, 2001, p. 72

dimanche 26 avril 2009

des images de François Morelli, à peine identifiables pour accompagner une pièce sonore de Ernst Jandl et Friederike Mayröcker. Le tout pour illustrer le mot "ambivalence" qui nous est cher, au moins à certains d'entre nous…

                                                         Non lieu, Villa Bernasconi, Lancy (CH)


indice 2187 ;

http://jacbayle.club.fr/index.html


indice 6561 :


« Kublai demanda à Marco :

— Toi qui regardes autour de toi et vois les signes, tu sauras me dire vers lesquels de ces avenirs nous poussent les vents propices.

— Pour ces ports, je ne saurais tracer la route sur la carte ni fixer la date d'accostage. Parfois il me suffit d'une échappée qui s'ouvre au beau milieu d'un paysage incongru, de l'apparition de lumières dans la brume, de la conversation de deux passants qui se rencontrent dans la foule, pour penser qu'en partant de là, je pourrai assembler pièce à pièce la ville parfaite, composée de fragments jusqu'ici mélangés au reste, d'instants séparés par des intervalles, de signes que l'un fait et dont on ne sait pas qui les reçoit. Si je te dis que la ville à laquelle tend mon voyage est discontinue dans l'espace et le temps, plus ou moins marquée ici ou là, tu ne dois pas en conclure qu'on doive cesser de la chercher. Peut-être tandis que nous parlons est-elle en train de naître éparse sur les confins de ton empire ; tu peux la repérer, mais de la façon que je t'ai dite. »


Italo Calvino, Les villes invisibles, Seuil, 1974


OK, je m'y mets aussi, en voilà un de plus, d'indice:

 

HOMO POROSUS    

 

(!!???)


jeudi 19 mars 09

indice 0666 :

« Commençons par ne parler de rien,

nous finirons par tout dire. »

Bruno Sibona, citant Eugène Savitzkaya, UFMG, Brésil, le 22 juillet 2002

(voir Eugène Savitzkaya, "En vie", Les Éditions de Minuit, 1994, p. 122)


ind. 0162 :

« Oui, mais je continue de me convaincre qu'il faut en faire (du cinéma). Il me semble que nous sommes peu à éviter soit le cynisme, soit le poids de trop de connaissance. La joie de la découverte n'est pas dans l'époque et ça me manque parce que j'ai grandi dans cette idée de la joie. »

Interview Bertrand Bonello, artpress n° 349, oct. 2008, p. 43


ind. 1428 :

« L'image contemporaine se caractérise précisément par son pouvoir générateur ; elle n'est plus trace (rétroactive), mais programme (actif). »

Nicolas Bourriaud, "Esthétique relationnelle", les presses du réel, 2001, p. 72


vendredi 20 mars 09

indice 0027 :


Oui, Chers Amateurs,

relativement à cette idée d'expo qui nous turlupine, j'imaginais ces jours-ci un parcours — labyrinthique, en jeu de piste, autre — dans un lieu qui s'y prêterait comme la fameuse villa Bernasconi, pour ses possibilités d'errance en montées-descentes (d'escaliers), ses couloirs, ses pièces diverses, son jardin, etc.

Cette idée de voir les choses (tout ce qu'on a envie de présenter là) lumineuses dans l'obscurité (ou une obscurité relative, comme dans le cas des ballerines de l'escalier sur la photo que tu m'as envoyée, Antoine — voir :

Cette idée de voir les choses, je disais, m'excite bien.

J'entendrais volontiers aussi tout le long du parcours, de la déambulation, des voix (textes lus, dialogues, etc), des musiques (…), des sons (…) peut–être liés aux espaces visités (du genre on entre dans une pièce et on entend « chuttt, c'est ici, etc/ ou Siboun, t'es vraiment un…, etc »

Les sons pour l'expo brésilienne dont nous parlions, Antoine, devraient facilement trouver leur lieu là, tout comme cette expo que je devrais faire dans une autre villa, à Juiz de Fora (ici, au Brésil), ce 2e semestre, aurait à voir avec cette amateria (une histoire de vases communicants ?)


On pourrait penser à un projet sous forme de doc pdf (facile à faire et à présenter) ou sous la forme d'un blog, plus convivial.


Qu'est-ce que vous en pensez ?

Vous dormez ?! J'en suis sûr, j'entends rien !

Bises,

Philibert


Ok pour l'indice 0009 (?) :

cahier de rien.jépigé, ça marche !

D'ailleurs, belle ambivalence si ça brille (pour le moins reste lumineux) dans l'obscurité, 

puisque le scotch en question doit être phosphorescent (oui, je sais je suis chiant avec [entre autre] ces histoires de fluo-phospho ; une des premières ambivalences sur laquelle notre esprit doit se calquer depuis l'aube de l'humanité, le jour (et sa lumière) qui ne va sans la nuit (et ses ténèbres) qui ne va sans le jour qui ne va sans…)

Et ce carnet du rien n'est pas vide ? Est-ce un tout ? Le saura-t-on un jour ? 


ind. 9963 :

« Je ne sais plus combien de fois

j'ai longé ce littoral à partir du Grand Macabou.

Ce que je sais, c'est qu'à la pointe Macré,

un jour de grand vent, dans une clarté éblouissante,

j'ai eu une vision du vide

qui ne m'a jamais quitté. »

Kenneth White, Le Rocher du Diamant, Actes Sud, 2002


ind. 0729 :

Inévitablement, le dégoût selon moi participe de l'enjoyement. J'espère bien lire la suite ...

Bipd'adpa


indice nº ?

archive annexée ("cahier de rien") illisible…

format ? une possibilité de sauver en jpeg ?


ind. 3321 :

« Zioug han, ouf,

juste un œil

ah je vois le nez

ouh putain

et le col de l'amphore

hi… »

Bruno Sibona, Glanfaron, juillet 2008 


indice 0243 :

http://expositions.bnf.fr/japonaises/girard/index.html


17 mars 09

Yes, indeed. Le col de l'amphore !!! Bientôt d'autres (le col du fémur, le col de l'utérus...).

Moi, j'ai pu tout voir du premier coup du rien d'Antoine (!)

Là, je suis sur la rédaction de la préface de Notre Animal intérieur. Après, je descendrai une petite semaine à Londres. Alors, le questionnaire, c'est promis, d'ici une quinzaine. Et très bientôt Les Pyramides sur papier...

Bibitte


à verser au dossier de l'ambivalamat, à suivre donc!

Spaltungen, Ernst Jandl & Friederike Mayröcker